3 avril 2015

Retour sur... le gluten ou plutôt LES glutenS

"Encore ?" allez-vous me dire ; "le sujet n'est-il pas clos, ça tourne à l'obsession Morgan !". Il est vrai que j'avais déjà écrit un premier article pour faire le tour de mes connaissances, bien insuffisantes, sur la question. Cependant la désinformation règne (on peut concevoir à quel point l'industrie du blé tient à ses parts de marché) et ma compréhension des enjeux pour la santé s'est approfondie. Notamment grâce à la lecture du livre de Jean-Marie Magnien intitulé Réduire au Silence 100 Maladies avec le Régime Seignalet. Ce livre se veut une passerelle entre La Nutrithérapie de Jean-Paul Curtay et L'Alimentation ou La Troisième Médecine de Jean Seignalet. Par ailleurs, notre homme est principalement ancien biologiste des hôpitaux, nutritionniste et nutrithérapeute, spécialiste de l'immunologie, et formé par le docteur Seignalet lui-même. Si vous doutez encore de l'effet délétère des produits laitiers et de la consommation de gluten dans les proportions actuelles, lisez ce livre... et cet article !

 

Maïs, c'est finiiiiiissssss

Dans mon précédent article, je vous parlais du quinoa qui contient également une forme de gluten, mieux tolérée, mais qui peut faire l'objet de doutes. Eh bien sachez que le maïs est quant à lui carrément porteur de gluten et est donc proscrit du régime Seignalet. Comme l'explique M. Magnien, p.36 : "L'albumen du maïs contenant 55% de zéines (de la famille des prolamines) associées à des glutélines, le maïs renferme donc du gluten". Ce n'est par conséquent pas la joie pour la ribambelle de produits vendus au rayon garanti "sans gluten" et qui contient du maïs. La plupart des fabricants de produits sans gluten ne semble prendre en compte que l'absence de gliadine pour la fabrication de leurs produits, et c'est bien dommage ! À noter en revanche que la présence d'amidons ne pose aucun souci. Autre point qui risque de générer un grand deuil groupé : la pomme-de-terre, qui semble-t-il, n'est pas l'ami de CERTAINS intestins. Certains la tolèrent... voyons donc les choses de manière positive !

Pourquoi tant de haine envers le gluten ?

C'est bien beau tout ça, mais pourquoi le gentil gluten nous voudrait-il du mal ? La réponse se trouve au niveau immunitaire, et notamment dans la zone de l'intestin-grêle ; ce dernier est le théâtre de nombreux échanges et tient une place essentielle dans l'immunité. Il permet le passage de certains nutriments dans le sang et joue donc le rôle de douane aux frontières : ici les bactéries et les molécules étrangères sans passeport n'ont pas le droit de passer et sont évacuées. Ou plutôt : sont CENSÉES être évacuées. C'est à ce moment que notre coupable frappe avec ses comparses : gluten, produits laitiers, carences sont les trois facteurs qui font plonger l'immunité dans un engrenage sans fin. Le gluten et les produits laitiers (toutes origines confondues) entrainent ce qu'on appelle "la fuite du grêle" ("leaky gut" chez nos amis anglophones). L'intestin grêle se transforme alors en passoire et n'arrête plus les macromolécules qui viennent polluer notre sang, notre organisme et agresser notre système immunitaire. Qu'on se le dise : une fois le grêle devenu poreux, aucun retour à un intestin "originel" n'est possible de manière irréversible ! Ajoutez à cela des carences en vitamines, notamment du groupe B, en vitamine D, en minéraux et en omégas 3 et 6 et vous obtenez un cocktail pro-inflammatoire détonant, terreau de nombreuses affections dégénératives ou chroniques gênantes ou graves.

Régime Seignalet : pour qui et pour quoi ?

À qui s'adresse le régime Seignalet ? Notamment aux personnes atteintes de maladies dégénératives ou auto immunes, d'eczéma, de maux de tête,... Cette alimentation hypotoxique soulagerait plus d'une centaine de maladies et de maux chroniques. Elle permettrait en outre une meilleure fertilité, la prévention et le soulagement de maladies dégénératives telles que la maladie d'Alzheimer ainsi que la perte saine de poids, sans frustration et sans comptage de calories ; ou bien une régulation naturelle du poids en douceur. Et pour tous les autres, les bien-portants, nul besoin de suivre ce régime alors ? C'est là que le flou artistique intervient. Jean-Marie Magnien n'est pas clair sur la question et ne dit jamais que PERSONNE ne devrait consommer de céréales à gluten ni de produits laitiers. Je me demande encore pourquoi, tant il me parait évident que le gluten consommé dans les proportions actuelles ne peut avoir que des effets délétères sur la santé. Pour ce qui est du lait, je n'en parle même pas ! En tout état de  cause, Jean-Marie Magnien conseille une alimentation sans gluten et sans laitages, une cuisine le plus souvent à la vapeur douce, l'éviction de la friture, la consommation d'une huile bien proportionnée en omégas 3 et 6, l'utilisation d'une margarine non hydrogénée ainsi que la complémentation en minéraux, vitamines et antioxydants. Je vous renvoie vers son ouvrage pour les détails, fort instructifs.

De délicieuses gaufres... sans gluten !

Attention aux carences, mais quelles carences ?

Un autre point qui m'a chagriné est la mention des régimes végétariens et végétaliens, que l'auteur ne semble pas porter dans son cœur. En effet, pour lui ces régimes favorisent les carences, principalement en minéraux... Cela m'étonne beaucoup car depuis un moment on sait que ces modes alimentaires sont tout à fait viables s'ils sont bien menés et renforcés par une complémentation ; cette dernière étant notamment devenue à mon sens nécessaire par le mode de production des aliments et leur transport. De plus, les céréales, les aromates, les épices, les graines germées, et j'en passe, sont de grands pourvoyeurs de vitamines et minéraux ! Comment déclarer alors que ces régimes favorisent les carences ? Je pense que cette fois, M. Magnien aurait du rester dans son domaine immunologique ; d'ailleurs il ne fait heureusement que quelques brèves références aux régimes décriés.
Par ailleurs, on entend un peu partout à la radio, à la télévision des "spécialistes" déclarer que manger sans gluten c'est s'exposer à de graves carences. J'aimerai que l'on m'explique par quel processus cela est possible, car remplacer une céréale "avec" par une céréale "sans" est un jeu d'enfant et lorsqu'on compare les valeurs nutritionnelles des deux groupes, on se rend souvent compte que les céréales ou assimilées sans gluten sont plus riches et ont un meilleur indice nutritif. Pour exemple, voici les valeurs nutritionnelles comparatives sur le site LaNutrition.fr du blé complet (farine) et du sarrasin. Il est clair que le blé est battu à plates coutures par le sarrasin... Je vous invite à faire de même avec d'autres céréales et vous serez surpris(e). En revanche, il faut être prudent et, comme le dit M. Magnien, ne pas tomber dans l'orthorexie, c'est-à-dire ne pas aller chercher la petite bête partout et que cela tourne à l'obsession !

Quelques conseils

Je me permets de donner quelques conseils : évitez les produits industriels autant que faire se peut et mettez la main à la pâte ! Il est vrai que certaines marques sont de bonnes qualité et proposent des produits bien pratiques, mais ceux-ci ne doivent pas constituer une base de l'alimentation. Je citerai par exemple la marque australienne Orgran que j'apprécie énormément... Ne sombrez pas dans la frustration non plus si vous décidez de vous lancer dans la cuisine sans gluten : déjà sachez que l'on peut presque TOUT faire sans gluten et sans lait animal (chapatis, cornes de gazelles, gaufres, crêpes, lasagnes, pâtes, pain...) et qu'il s'agit d'être créatif et de chercher un peu sur le net, en commençant par mon blog (évidemment !). C'est une nouvelle manière d'appréhender la cuisine et du temps est nécessaire à l'intégration de certaines méthodes spécifiques. Je vous recommande par ailleurs vivement l'achat du livre de Clémence Catz Sarrasin, l'Alternative sans gluten qui vous livrera pas mal de recettes de base, bien que certaines soient réalisées avec quelques produits laitiers, cependant facilement remplaçables.


Un mot sur le livre de M. Magnien

Celui-ci est clair, très abordable et il donne les clés pour comprendre les mécanismes immunitaires à l’œuvre. Le ton est souvent critique voire acerbe envers le corps médical qui, dans sa grande majorité, ne semble pas admettre les bénéfices et les mécanismes du régime Seignalet. Quelques annexes permettent d'approfondir certaines notions et l'auteur nous conseille même la lecture de certains ouvrages, notamment aux éditions Thierry Souccar, maison dont est issu le livre lui-même. En revanche, il est nécessaire de garder un esprit critique : alors que le livre a pour sujet l'alimentation et l'immunité, une discrète phrase a été placée pour faire la promotion des vaccins et de leurs bénéfices... Et ce qui m'a encore plus étonné, c'est que l'auteur ne recommande pas la lecture du livre de la regrettée Sylvie Simon Vaccins, Mensonges et Propagande aux éditions... Thierry Souccar ! L'aurait-il omis ?


Pour aller plus loin :

Association Jean Seignalet

Blog de Jean-Paul Curtay

Site m3 micronutrition (conférences, infos, compléments)

 Je précise que les informations diffusées dans cet article ne se substituent pas à la consultation d'un médecin et à la prise d'un traitement adéquat. Les conseils ne constituent en aucun cas une incitation à l'arrêt d'un traitement ni à l'adoption d'un quelconque comportement à risque. Si vous constatez des désagréments ou des effets indésirables, consultez votre médecin !

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